L’immobilier de l’État : un levier stratégique au service de l’action publique
Avec près de 97 millions de m² répartis sur l’ensemble du territoire national, le parc immobilier de l’État constitue un patrimoine unique et stratégique. Riche de plus de 195 000 bâtiments, il est bien plus qu’un simple ensemble foncier : c’est un outil au service des politiques publiques, un appui essentiel au bon fonctionnement des administrations, et un vecteur de transformation de l’action publique.
Ce patrimoine, financé par tous les citoyens, doit répondre à une triple exigence : l’efficacité du service public, la sobriété environnementale et la maîtrise des dépenses publiques. C’est tout l’enjeu de la politique immobilière de l’État, pilotée par la direction de l'immobilier de l'État (DIE) : entretenir, valoriser et adapter durablement ce parc, en le rendant plus performant, plus résilient et mieux adapté aux besoins d’aujourd’hui comme de demain.
Un outil public face à des enjeux de taille
Un patrimoine vaste, hétérogène et en mutation
Le parc immobilier de l’État comprend une grande diversité de bâtiments : bureaux, casernes, écoles, tribunaux, prisons, sites diplomatiques, monuments historiques, etc. Il est implanté sur l’ensemble du territoire, mais aussi à l’étranger, et fait l’objet d’usages multiples.
Cette richesse impose une gestion exigeante, reposant sur une connaissance fine du parc, une valorisation des actifs inutilisés et une stratégie cohérente de long terme.
96,7 millions de m² sont occupés par l’État
80,4 % de cette surface sont la propriété de l'État
Un parc composé de 195 745 bâtiments et 31 170 terrains
Les bureaux représentent 24 % du parc de l'État
Des enjeux croisés : financiers, environnementaux, sociaux
Deuxième charge de l’État (environ 10 milliards d’euros par an), l’immobilier public est aussi responsable d’une part significative des émissions de gaz à effet de serre. L’État fait face à un double défi : réduire sa dette budgétaire et répondre à l’urgence climatique. Cela implique d’agir simultanément sur la maîtrise des surfaces, la performance énergétique, et l’évolution des usages. Il doit aussi veiller à garantir un outil de travail performant pour ses agents.
Trois axes stratégiques pour transformer l’immobilier de l’État
Accélérer la transition écologique
L’État a engagé une transformation environnementale ambitieuse de son parc, en cohérence avec l’objectif national de neutralité carbone à horizon 2050. Cela passe par :
- Une rénovation énergétique massive des bâtiment
- La réduction progressive des surfaces, pour concentrer les efforts sur des sites performants
- L’intégration de solutions bas carbone et de modes de gestion plus sobres
- La résilience climatique des infrastructures, pour anticiper les effets du changement climatique.
L’immobilier de l’État s’est doté d’une feuille de route de transition écologique ambitieuse et pluriannuelle pour réduire son impact et réduire les impacts du climat sur ses infrastructures, avec un enjeu stratégique de continuité des services publics.
Adapter les espaces aux nouvelles organisations du travail
La généralisation du télétravail, la transformation numérique et les modes de travail collaboratifs remodèlent les besoins en espace. L’État en fait un levier d’optimisation des usages :
- Objectif : réduire la surface moyenne à 16 m² par agent (contre 25 m² aujourd’hui)
- Développement de bureaux flexibles, d’espaces mutualisés, de lieux favorisant la coopération
- Amélioration des conditions de travail et de l’accueil du public.
Cette dynamique permet de gagner en sobriété, sans sacrifier la qualité de service ou les conditions de travail.
Améliorer l’efficience économique et moderniser la gestion
L’enjeu d’efficience économique de l’immobilier de l’État repose sur une gestion modernisée et mieux pilotée de ses actifs. L’objectif est double : dégager des marges de manœuvre budgétaires durables et améliorer l’usage du parc immobilier.
D’importants efforts ont été menés pour dynamiser ce parc, notamment en renforçant les recettes pérennes issues des redevances. Parallèlement, une attention particulière est portée à la maîtrise des dépenses, avec un travail d’optimisation des loyers grâce à la révision et à la renégociation des baux. Cependant, des marges de progrès subsistent, en particulier dans l’utilisation des recettes de cession, qui doivent mieux contribuer à l’entretien et à la valorisation du patrimoine immobilier.
La modernisation passe également par des chantiers structurants liés aux systèmes d’information et à la politique des ressources humaines. Avec 13 000 agents mobilisés dans le domaine immobilier, une gestion efficace suppose une vision claire des compétences disponibles et des besoins à couvrir.