L'adaptation de l’immobilier de l’État au changement climatique
Face au changement climatique, l’État agit. Avec près de 97 millions de m², son parc immobilier est directement exposé aux risques climatiques. Pour assurer la sécurité des usagers, la continuité des services publics et la durabilité de ses bâtiments, l’enjeu de l’adaptation au changement climatique doit être pris en compte par les acteurs de l’immobilier de l’État. Ce dossier présente les grandes lignes de ce chantier, en lien avec le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3) lancé en mars 2025.
Les éléments de contexte
96,7 millions de m²
C'est la surface totale du parc immobilier de l’État
100 % du parc immobilier
de l'État exposé à au moins un aléa climatique
+ 2°C dès 2030, + 2,7°C en 2050, + 4°C en 2100
Ce sont les scénarios de hausse des températures en France à anticiper (source : PNACC3)
PNACC3 : priorité aux vagues de chaleur
Le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3) fixe 52 mesures pour faire face à un réchauffement de + 4°C à l’horizon 2100. L’une d’elles vise directement le parc immobilier de l’État : « Un État exemplaire pour intégrer l'adaptation au changement climatique dans le quotidien de travail des agents publics ».
L'objectif : prendre en compte le climat futur et notamment les vagues de chaleur dans toutes les opérations immobilières de l'État afin d'éviter une "mal-adaptation". Comment ? En intégrant le confort d'été, et confort thermique en outre-mer, dès la phase de conception dans toutes les rénovations énergétiques des bâtiments publics, avec des solutions adaptées au bâti et aux usages.
Concrètement, comment cela se traduit-il ?
- Des méthodologies, guides et outils pour évaluer et gérer ces risques dans les opérations et stratégies immobilières de l'État vont être développés pour accompagner les administrations dans ce chantier.
- Puis à terme :
- À l'échelle du parc immobilier : lors de l'élaboration ou de la mise à jour des schémas stratégiques immobiliers (SDIR et SPSI), une approche globale sera adoptée. Elle reposera sur une étude générale de vulnérabilité du périmètre concerné et sur la définition d'une stratégie de priorisation des actions à mener pour les actifs à enjeux.
- À l'échelle de chaque opération immobilière : avant toute nouvelle construction ou rénovation portée par l'État et ses opérateurs, une évaluation des risques liés au confort d'été et au confort thermique sera réalisée.
Pourquoi agir ? Des sites de l'État de plus en plus exposés
Le changement climatique n’est plus une hypothèse, mais une réalité. D’ici la fin du siècle, la température moyenne en France métropolitaine devrait augmenter de 4°C. Ce bouleversement climatique s’accompagnera d’une intensification des canicules, des inondations, des sécheresses ou encore des incendies de grande ampleur.
Or, le parc immobilier de l’État a, dans sa grande majorité, été conçu dans un climat différent, souvent sans prise en compte des conditions extrêmes à venir.
Ce décalage crée une vulnérabilité croissante : inconfort des usagers, dégradation accélérée des bâtiments, interruption de services, voire mise en danger des occupants.
Pour un État garant du service public, cette situation impose une action coordonnée. Il s’agit d’évaluer les risques, préserver la qualité d’usage des lieux, et anticiper les conséquences potentielles pour les activités stratégiques, notamment celles des opérateurs d’importance vitale.
Un chantier lancé par la direction de l'immobilier de l'État
En conformité avec le PNACC3, la DIE lance un chantier urgent : limiter la surchauffe estivale en réduisant notre vulnérabilité aux vagues de chaleur.
Pour cela, trois axes de travail sont développés :
1. Évaluer les risques pour les personnes et les équipements dans nos bâtiments
2. Identifier des actions concrètes pour renforcer la résilience des bâtiments et des activités
3. Sensibiliser largement les professionnels et les réseaux de l’immobilier de l’État
Cette démarche est prospective, en se projetant dans le climat de demain, transversale et collaborative, puisqu’elle s’appuie sur les compétences des opérateurs pour créer des outils adaptés.
Un groupe de travail inter-administration a été mis en place en juillet 2024 pour piloter cette dynamique collective, favoriser les échanges de bonnes pratiques et produire les premiers livrables dès fin 2025.
Une finalité : un immobilier plus résilient, pour un service public durable
Adapter l’immobilier de l’État, c’est :
- Assurer la continuité du service public, même en période extrême
- Préserver la valeur patrimoniale et économique des bâtiments, en évitant les dégradations irréversibles
L’adaptation climatique n’est pas une contrainte, c’est l’opportunité de repenser l’immobilier public pour qu’il soit plus durable, plus confortable, mieux adapté aux usages de demain.