Nicolas Vannieuwenhuyze

Sous-directeur (mars 2015 - mars 2020)

Nicolas

Administrateur de l'institut national de la statistique et des études économiques, Nicolas a déployé, après deux postes à l'INSEE (comme responsable d'un service d'étude en direction régionale puis au département de la conjoncture), un parcours sur des fonctions de « gestion publique » : à la Direction du budget, comme chef de bureau, à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), comme directeur des finances et de l'administration générale, ou à la Direction générale des finances publiques (chef de bureau des opérateurs). Dans le droit fil de ces postes, il a rejoint la Direction de l'immobilier de l'Etat (à l'époque le service France Domaine) courant décembre 2014, comme sous-directeur « Administration et valorisation de l'immobilier de l'Etat ».

 

La DIE : « Quel est votre rôle à la DIE ? »

Nicolas : La sous direction « Administration et valorisation de l'immobilier de l'Etat » que j'anime se positionne, au sein de la Direction de l'immobilier de l’État, comme la sous-direction au service des autres équipes de cette direction, au service du réseau, c'est-à-dire des pôles de gestion domaniale (aux chefs-lieux de région) et des Services locaux du domaine (dans chaque département), ainsi que de la communauté interministérielle, sur les sujets de gestion immobilière et domaniale. Elle est donc associée à de très nombreux projets portés par la Direction de l'immobilier de l’État.

Elle participe à la modernisation des métiers dont elle a la charge, en proposant des réformes ou des applications informatiques qui vont structurer les pratiques professionnelles de son réseau.

Elle assume les fonctions classiques d'une sous-direction de la Direction générale des finances publiques. Elle pilote un réseau territorial, c'est-à-dire qu'elle traduit, pour les opérationnels, les politiques qui ont été validées par le Ministre, elle apporte un soutien « métier » à une communauté professionnelle qu'elle anime, en concevant des outils co-construits avec ce réseau, en animant des réunions périodiques, en se déplaçant sur le terrain, en répondant aux questions. Ce soutien va de la gestion domaniale (acquisitions, cessions, prises à bail, mise à disposition de biens de l’État, dévolutions, montages « complexes », etc.) au contentieux domanial et de l'expropriation. La sous-direction assume la maîtrise d'ouvrage métier de plusieurs applications informatiques.

La gestion domaniale étant de la responsabilité du Préfet – les Directeurs régionaux / départementaux des finances publiques sont, pour leur part, responsables des conditions financières de l'occupation du domaine – le réseau immobilier et domanial de la Direction générale des finances publiques demande souvent une « réassurance » auprès de la Centrale sur des dossiers particuliers.

Du fait des liens qui existent, d'une part, entre le Code général de la propriété des personnes publiques, dont la Direction de l'immobilier de l'Etat a la responsabilité et, d'autre part, beaucoup d'autres codes, législations ou réglementations, la sous direction est très fréquemment sollicitée en co-rédaction ou en relecture – en général, dans l'urgence – de projets de textes législatifs ou réglementaires. L'association à de nombreux projets inscrits dans la politique immobilière de l'Etat la conduit à relire ou co-rédiger de nombreux projets de contrats immobiliers ou domaniaux.

Dans ce contexte, je suis, comme tout sous-directeur à la DGFiP, un « manager » qui doit savoir « monter au front » sur le fond des dossiers. Les enjeux sont de ne pas se laisser dépasser par des sollicitations multiples (réunions interministérielles fréquentes, comitologie foisonnante, réponses aux multiples sollicitations auxquelles le ministre ou la DIE sont exposés) pour garder une capacité d'anticipation, de priorisation et d'innovation et pour ne pas perdre le cap. C'est-à-dire pour continuer à faire le métier de l'administration centrale.

Ce qui m'importe est de m'assurer que la sous-direction ne se positionne pas comme « gardien du temple » (il faut cependant à certains moments rappeler le droit …) et privilégie une attitude d'offre de service. En cela, la sous-direction s'inscrit dans le positionnement général de la Direction de l'immobilier de l’État, direction à vocation interministérielle au service des « métiers » de l’État.

La gestion immobilière et domaniale s'inscrit pleinement dans le cadre plus large de la politique immobilière de l’État, une politique relativement récente (lancée il y a un peu plus de dix ans), si bien qu'à la DIE, se construisent encore des outils nouveaux, des méthodes de travail nouvelles et, au fil de l'élargissement des compétences de la Direction de l'immobilier de l'Etat, des « terra incognita » (ou presque) sont « conquises ». C'est passionnant.

 

La DIE : « Quel grand projet auquel vous avez contribué vous laisse un souvenir marquant ? »

Nicolas : Difficile de choisir ! La sous-direction est impliquée dans un tel nombre de grands projets. Je me souviens d'une audition parlementaire environ trois semaines après mon arrivée, sur la gestion domaniale en outre-mer qui m'a fait comprendre ce que les expressions « complexité administrative » et « speed dating » peuvent signifier. Plus récemment, la participation, aux côtés d'une direction locale, à la négociation des clauses d'un acte de cession particulièrement « complexe », a été une expérience particulièrement enrichissante.

 

La DIE : « Votre talent insoupçonné, votre passion, une expérience de vie insolite ? »

Nicolas : Un goût marqué pour la musique que je pratique en amateur, comme instrumentiste et comme choriste. C'est probablement pourquoi j'apprécie l'harmonie.

Mais de même que la musique est fondée sur des différences de hauteur, de timbres, d'intensité, sur des ruptures de rythme, sur des déplacements d'accents, sur des accélérations et des ralentis, de même la vie administrative est tissée de dossiers conflictuels et de dossiers consensuels, d'accélérations (et si souvent des ralentis …), de continuité et de ruptures (souvent salutaires), etc. L'harmonie n'est donc ni quiétude, ni immobilisme, mais un état d'esprit conduisant à ne pas se perdre dans l'écume des jours, mais à privilégier constamment l'objectif majeur : que l’État fonctionne bien (ou mieux).