Céline CARTIER

Cheffe de l'équipe projet

Après des études à l’Institut d’Études Politiques de Lyon, Céline est entrée dans la maison « DGFiP », en qualité d'inspecteur du Trésor public en 1997. Un parcours interne brillant à la DGFiP (auditrice au sein de la DDFiP 78 et Cheffe du pôle ‘dialogue social’ en administration centrale), ainsi qu'un passage à l'inspection générale des finances lui ont permis d'accéder au grade d'Administrateur des Finances Publiques (A+) et d'endosser , depuis 2018, la responsabilité de Cheffe de l’équipe projet de la Direction de l'immobilier de l'Etat (DIE).

 

La DIE : « Quel est votre rôle à la DIE ? »

Céline : Au sein de la DIE, je manage une « équipe projet », directement rattachée à l’équipe de direction de la DIE, et comprenant 4 collaborateurs, dont une cadre supérieure, Administratrice des Finances Publiques adjointe. Notre structure prend en charge le pilotage de certains des projets transversaux de la la DIE, tels que la réingénierie du process d’émission et de recouvrement des redevances domaniales, l’expérimentation  de la comptabilité analytique bâtimentaire ou encore le programme de rénovation des cités administratives, dit « P348 ».

Nous travaillons ainsi tous constamment en « mode projet », ce qui demande d’être adaptables, flexibles, innovants mais aussi rigoureux et organisés afin de suivre et piloter de manière efficiente les différents projets – voire programmes – dont nous avons la responsabilité. Nous nous efforçons de favoriser les synergies entres les équipes – internes comme externes à la DIE – impliquées sur les projets, et de leur mettre à disposition tous les moyens de collaborer efficacement – ce qui s’avère aujourd’hui, avec l’avènement des nouveaux outils digitaux, bien plus facile !

Mon rôle est ainsi de veiller à la bonne marche de tous ces projets et de leur pilotage. C’est bien entendu passionnant et très enrichissant : les projets sont très variés, les difficultés sont systématiquement singulières et les victoires toujours collectives ! Si chaque journée est différente, et si certaines sont plus difficiles que d’autres, j’aime travailler en collaboration, en « mode projet » – même si je ne suis du coup que très rarement dans mon bureau ! 

 

La DIE : « Quel grand projet auquel vous avez contribué vous laisse un souvenir marquant ? »

Céline : Sans doute aucun, le programme de rénovation des cités administratives dit « P348 » (ce nom de code un peu ésotérique correspond au numéro du programme budgétaire dans la Loi de finances) ! Lancé en janvier 2018, il concerne 39 cités administratives – bâtiments emblématiques de la présence de l’Etat dans les territoires regroupant plusieurs services – qui bénéficient d’un programme d’un milliard d’euros dédié à la rénovation, notamment énergétique des sites.

Pourquoi ce programme ? Pour plusieurs raisons :

 

C’est un programme exceptionnel piloté par la Direction de l’Immobilier de l’État. Ce sont 39 projets sélectionnés, après expertise, parmi les 52 projets reçus, sur tout le territoire national, 150 bâtiments, 600 000 m² et 30 000 agents publics concernés. C’est une dotation d’un milliard d’euros sur 5 ans, intégrée au Grand Plan d’Investissement (GPI). C’est une pluralité d’acteurs locaux et nationaux impliqués dans chaque projet de cité : les préfectures, les SGAR, les MRPIE, les services achats de l’État, les services assurant la maîtrise d’ouvrage et la conduite des opérations sur le plan technique, les prestataires (assistance à maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre), ainsi que les collègues des différents bureaux de la DIE assurant le suivi et l’accompagnement technique et budgétaire, le cabinet du ministre, les services du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, etc. C’est également un calendrier contraint et tendu.

C'est ainsi un programme inédit au sein de la Direction de l’Immobilier de l’État, qui nous a conduit à mettre en place des structures agiles (notamment avec du management visuel de projet), des outils de suivi et de pilotage dédiés, des instances de validations ad hoc, associant l’ensemble de la communauté interministérielle.

 

Et c’est un programme qui s’inscrit pleinement dans les préoccupations actuelles liées à l’environnement et sa préservation ainsi qu’à l’optimisation des ressources financières de l’État. Tout le P348 est en effet centré sur la recherche systématique de la meilleure performance énergétique et immobilière des sites concernés.

Au travers de ce programme et des projets sélectionnés, nous avons recherché à minorer les consommations énergétiques et réduire l’empreinte environnementale que l’immobilier de l’État laissera en investissant 655 millions d’euros (sur l’enveloppe d’un milliard dédiée) dans la performance énergétique. L’ensemble des projets de rénovation permettra de faire diminuer de 50% leurs émissions de gaz à effet de serre et de 67% le montant des factures énergétiques des services concernés.

Ces projets intègrent également d’autres types de travaux de modernisation qui permettront d’améliorer les conditions d’accueil du public et les conditions de travail des agents, en optimisant l’occupation des surfaces et en accueillant des services supplémentaires. Le regroupement de services supplémentaires au sein de ces nouveaux ensembles permettra de quitter près de 240 000 m² de locaux et de générer des économies de l’ordre de 40 millions d’euros par an.»

 

Le pilotage de ce programme est passionnant et très enrichissant dans un parcours professionnel, car ses facettes sont multiples. Il faut articuler les différentes problématiques qui se retrouvent de façon très concrète dans les projets :

des enjeux techniques comme celles relatives aux énergies renouvelables avec les panneaux photovoltaïques en auto-consommation ou nécessitant le recours aux procédures de la Commission de régulation de l’énergie, à la mutualisation des réseaux informatiques, aux contraintes urbanistiques et architecturales, etc… des enjeux financiers et contractuels, avec le développement du recours aux marchés globaux de performance, les modalités de prise en compte des certificats d’économie d’énergie, la traduction dans les outils et process budgétaires des modalités de gestion performantielle développées… des enjeux organisationnels, liés aux réformes en cours dans les services de l’Etat, à la prise en compte des nouvelles modalités de travail, à la mutualisation des services des enjeux de reporting auprès des différentes instances et structures qui suivent attentivement le bon déroulement de notre programme : Comité de pilotage du GPI présidé par la Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Secrétariat général pour l’Investissement, Parlement, Direction du Budget, Conseil de l’Immobilier de l’Etat, Comité interministériel pour la transformation publique (CITP)…
 

Avec ce programme, nous mobilisons les compétences et les expériences de chacun au sein de la DIE, des Ministères et dans les territoires !

 

La DIE : « Votre talent insoupçonné, votre passion, une expérience de vie insolite ?

Céline : Si ce n’est pas à proprement parler un talentje suis fière d’avoir toujours pu arriver à concilier ma carrière et un job passionnant comme aujourd’hui, avec ma vie familiale, même si ce n’est pas toujours facile... C’est un véritable challenge pour notre génération, aussi bien hommes que femmes !