Eymeric VIGUIE
Chargé de mission
Après des études d’ingénierie en génie civil, Eymeric a rejoint la fonction publique d’Etat dans son cursus d’études à travers le concours de l’école normale supérieure de Cachan. Privilégiant l’acquisition de compétences transversales, il a pu explorer le secteur de l’immobilier sous de nombreux aspects entant que Chef de service, Maître d’ouvrage, Chef de département, Acheteur leader, Responsable de pôle et RBOP. En détachement du ministère des armées, il a rejoint la DIE en mars 2019 entant que chargé de mission.
La DIE : « Quel est votre rôle à la DIE ? »
Eymeric :Au sein du bureau Doctrine et Stratégie de l’Immobilier de l’État, je participe à la conception d’une doctrine immobilière applicable à l’État et à ses opérateurs. Ainsi je contribue à accompagner et suivre les asset managers (gestionnaires d’actifs) de l’Etat sur les déclinaisons stratégiques qu’ils proposent à partir de la politique immobilière de l’Etat. Le bureau est également en charge de nombreux sujets transversaux depuis les outils numériques jusqu’à la professionnalisation. Avec mes sept collègues, nous formons une équipe à la fois soudée et diversifiée, où les dossiers nous sont répartis par périmètres opportuns.
Je suis en charge de la coopération avec les ministères financiers, le ministère des Armées, ainsi que la Cour des Comptes. Ce périmètre comprend également tous les opérateurs respectifs de ces ministères. Ces acteurs représentent plus de 76 000 bâtiments comportant 30 millions de m² en surface utile brute. Nous croisons cette démarche fonctionnelle avec l’organisation territoriale des préfectures. J’assure à ce titre le suivi des régions de Guyane et Mayotte, régions ultrapériphériques inscrites dans un contexte immobilier et social particulièrement épineux.
Le bureau se positionne également pour traiter des problématiques précises nécessitant une expertise. Je suis particulièrement mobilisé sur le BIM (building information management) et la stratégie digitale, l’amiante et les contrôles périodiques associés aux conventions d’utilisation de l’Etat.
La DIE : « Quel grand projet auquel vous avez contribué vous laisse un souvenir marquant ? »
Eymeric :Je suis particulièrement attaché à la transition numérique du secteur du bâtiment, et notamment le BIM (building information management) qui provoque un véritable bond dans cette évolution d’une étrange « vélocité lente ».
Le processus numérique du BIM, émergeant au début des années 2000, engendre la remise en question de la chaîne de la valeur de l’ensemble de la filière immobilière publique et privée. La valorisation numérique de l’information permet d’élever le niveau de qualité de toutes les activités liées à l’immobilier, à une performance en coût global partagé hors d’atteinte sans cette démarche, que ce soit par l’amélioration des fonctions existantes ou la création de nouveaux usages. Néanmoins il est nécessaire de développer une stratégie numérique cohérente sur les objectifs attendus et les ressources nécessaires pour parvenir à établir une conduite du changement la plus efficiente possible, et en concordance avec l’évolution de l’ensemble des professionnels du secteur.
Je me suis particulièrement investi sur l’étude et l’appropriation du BIM au profit de l’Etat depuis plus de cinq années. J’ai pu conduire des travaux en interministériel à la direction des achats de l’Etat à un rythme soutenu, mais également participer à l’élaboration du « Guide BIM pour la maitrise d’ouvrage » sous l’égide du plan de transition numérique du bâtiment. Ce souvenir n’a jamais quitté mon quotidien, au point que mon engagement à la DIE repose pour beaucoup sur la volonté de continuer à enrichir l’Etat et son parc immobilier sur ce sujet à travers une démarche collaborative des professionnels de l’immobilier de l’Etat.
La DIE : « Votre talent insoupçonné, votre passion, une expérience de vie insolite ? »
Eymeric :J’avoue avoir développé un souci constant sur l’évaluation de la performance des choix et décisions en toute connaissance des tenants et aboutissants. C’est pourquoi j’ai exploré de nombreux concepts et outils du coût global partagé à l’analyse socio-économique. Aujourd’hui je suis un fervent pratiquant de la méthode d’analyse de la valeur. Pour reprendre les termes de l’association française de l’analyse de la valeur (AFAV), l’analyse de la valeur est une méthode rigoureuse qui, à partir d’une expression formalisée du besoin réel (en utilisant l’analyse fonctionnelle par exemple), conduit une équipe pluridisciplinaire (ensemble des experts des domaines concernés) à concevoir des solutions qui répondront de façon optimale (la meilleur conciliation) à l’ensemble des besoins recensés (« Le nécessaire et suffisant »). Particulièrement ouverte, cette méthode collaborative, fonctionnelle et systémique permet d’aborder tous les sujets dans une démarche holistique, en parfait accord avec ma façon d’appréhender mon environnement.